Le blog de la librairie Caractères

dimanche 27 février 2011

L'Ami Fritz

Erckmann-Chatrian (Bibliothèque électronique du Québec)

C'est à l'occasion de recherches sur les livres électroniques que j'ai téléchargé et lu pour la première fois l'Ami Fritz sur un baladeur WiFi-mp3 pour ne pas citer de marque.
Chaque année à la mi-août, à Marlenheim, village voisin de celui de mon enfance, est célébré le mariage de l'Ami Fritz. Cette manifestation m'avait tenu éloigné des romans d'Erckmann-Chatrian, parce que folklorique, voire paysanne avec toutes les connotations péjoratives que cela pouvait impliquer lorsque j'étais plus jeune ou adolescent...
Bref, c'est donc éloigné géographiquement de cet événement populaire que j'ai commencé ce roman avec délectation je dois dire, puisqu'il a fait resurgir des noms, des sonorités ou des endroits que j'ai pu fréquenter.

Vue sur Marlenheim et ses environs         Extrait du roman électronique

Fritz Kobus, fils d'un juge de paix, n'a qu'une devise : celle de profiter de ses rentes en passant du bon temps avec ses amis qu'ils soient juifs, bohémiens ou voisins. Boire quelques chopines à la brasserie, tirer l'excellent vin de la cave laissé par ses aïeux, taquiner le gardon... les occasions ne manquent pas pour plaisanter ou se faire plaisir.
Protecteur des opprimés, prêteur aux pauvres, défenseur des étrangers, Fritz est un homme bon, généreux et toujours d'humeur joviale.
Pour conserver cette bonhommie qui le caractérise, il ne veut ni travailler, ni se marier alors que l'ami de son père, le vieux Rabbin David, l'invite régulièrement à prendre épouse. Leurs conversations sont en général sources d'hilarité pour Fritz et d'irritation pour le Rebbe qui ne comprend pas le peu de cas que fait Fritz de l'amour. Jusqu'au jour où... Où il cherchera par tous les moyens à se soustraire des émotions naissantes pour Süzel, la fille de ses métayers de Meisenthal. Lui qui avait tant dénigré et raillé ces sentiments-là.

L'Ami Fritz est une magnifique fresque du monde rural du XIXè qui n'efface pas la misère des paysans et les dures conditions de vie de l'époque en particulier des juifs et des tziginner.

dimanche 14 novembre 2010

Nécropolis 1209

Necrópolis (titre original)
Santiago Gamboa, traduction de François Gaudry (Métailié)

Nécropolis 1209Le dernier roman de Santiago Gamboa n'est pas un roman historique sur le Moyen Age. Nécropolis 1209 est un roman contemporain dont l'intrigue les intrigues sont mondialisées... et universelles.

Le narrateur, un écrivain moyen semble-t-il, est invité à un congrès prestigieux de biographes à Jérusalem. Il retrouve, durant ce séjour, d'anciennes connaissances et effectue de nouvelles rencontres enrichissantes comme avec l'actrice porno Sabina Vedovelli, José Maturana ancien détenu libéré par la littérature et son étrange messie latino de Miami. Il croise également d'autres personnages, tous hauts en couleur avec des histoires vibrantes et plus rocambolesques les unes que les autres.

Jérusalem en guerre et le congrès lui-même deviennent le théâtre d'événements qui interfèrent dans la vie des biographes et mettent en lumière, progressivement, les non-dits et vérités cachées de la vie des auteurs à la manière d'une enquête policière. Le texte est parfois cru, les images sont fortes et le rythme haletant ; une sorte de Monte Christo légèrement trash (mais pas gore) ou de Décaméron (en plus dur) comme l'évoque le Monde des Livres de ce 12 novembre 2010.

Le roman symbolise la vitalité de la littérature colombienne mise à l'honneur des Belles Etrangères jusqu'au 20 novembre. Je recommande également l'écoute de l'Humeur Vagabonde de Kathleen Evin du 11 novembre consacrée à Santiago Gamboa.

jeudi 8 juillet 2010

Chat sauvage en chute libre

Mudrooroo (Asphalte)

Chat sauvage en chute librePremier roman de l'auteur aborigène Colin Johnson, alias Mudrooroo publié en 1965, Chat sauvage en chute libre est enfin traduit en français grâce à la jeune maison d'édition Asphalte.

Un jeune métis tout juste sorti de prison éprouve la difficulté de trouver sa place entre la culture de ses ancêtres aborigènes et celle des Blancs qui le passionne mais d'où il se sent étranger malgré tout. Sur fond de musique jazz et de contre-culture des années 1960, ce parcours initiatique qui a marqué la littérature australienne contemporaine est aussi l'histoire universelle d'une humanité aux origines mélangées qui peine à trouver ses repères.
Ce Chat sauvage est un roman percutant, social, politique aussi, et surtout une quête des origines qui oscille entre brutalité et tendresse pudique.

dimanche 25 avril 2010

Casa Balboa, chronique d'un désordre ordinaire

Mario Rocchi (La Dernière Goutte)

Casa BalboaComédie dramatique à l'italienne, Casa Balboa est le récit des aventures drolatiques d'un journaliste lucquois désabusé, tiraillé entre sa femme et ses enfants qu'il ne comprend plus, une voisine parfaitement irrésistible et insatiable, et son travail à la rédaction du journal local qui ne lui offre guère l'occasion de relater le moindre événement digne d'intérêt. Pour le vieux libertaire, rien ni personne ne trouve grâce à ses yeux, hormis son chien Otto, véritable compagnon de route attachant et obsédé sexuel comme son maître.

Dans ce livre au ton cru et désinvolte, tout le monde en prend pour son grade, les politiques (avec une prédilection pour Berlusconi), l'armée, l'Eglise, les jeunes qui n'en foutent pas une, les institutions en général, les femmes en particulier, les collègues journalistes, les peintres du dimanche et j'en passe.
Cette fresque colorée et exubérante de l'Italie contemporaine s'offre en plus le luxe d'une fin digne des grands poètes romantiques avec une ode désespérée à la vie à ne manquer sous aucun prétexte !

L'occasion de saluer également le très beau travail de la maison d'édition strasbourgeoise qui ne manque pas d'originalité dans ses choix.

mardi 9 mars 2010

La centrale

Elisabeth FILHOL (P.O.L)

La centrale Sujet rarement traité en littérature, l'industrie nucléaire constitue la toile de fond de ce livre profondément réaliste.
Le lecteur est guidé dans ce monde insensé par un intérimaire que l'on va suivre durant plusieurs semaines dans son "parcours nucléaire" sur les sites de Chinon et du Blayais.

Toute la force de la romancière réside dans la manière d'évoquer le stress incessant dans lequel sont plongés les travailleurs de l'ombre, forcés de contrôler en permanence leur taux de radiation au moyen d'un dosimètre qu'ils ne quittent qu'au moment de sortir de l'enceinte de la centrale. La moindre surdose provoquerait l'arrêt immédiat du contrat de travail. La menace est permanente.

La froideur des descriptions de cet environnement hostile permet à Elisabeth Filhol de nous faire sentir le cynisme implacable de l'industrie nucléaire. Celle-là même qui pousse les hommes, "chair à neutrons", en première ligne du danger comme des soldats envoyés au front.
On se souviendra sans doute longtemps de l'explication très détaillée de l'incident de Tchernobyl et de l'acharnement imbécile d'un ingénieur.
Quelle place l'Homme réserve-t-il à l'Humain, dès lors qu'il est capable créer les conditions de sa propre destruction ?

Elisabeth Filhol réussit avec ce premier roman un véritable coup de maître.

mardi 15 septembre 2009

Mère Cuba

Mère CubaNunca fui primera dama (titre original)
Wendy Guerra. Traduit de l'espagnol (Cuba) par Marianne Millon (Stock)

L'ouvrage est une réflexion sur les identités cubaines, d'hier et d'aujourd'hui, vues avec de multiples focale et notamment celles des habitants qui subissent le blocus imposé par les américains ou celles des expatriés qui depuis Miami ou la Russie contemplent leur beau pays.

Les émissions radiophoniques de Wendy, ses oeuvres, ses correspondances, les objets familiaux et les rencontres constituent autant de moyens pour permettre à l'auteur de panser ses racines et tenter de retrouver les traces d'une mère disparue depuis de nombreuses années. Le roman est d'ailleurs construit avec ces fragments qui témoignent de la richesse des matériaux utilisés (et maîtrisés) par l'artiste, auteur à ses heures.

[Ajout du 2 novembre 2009 : Pour en savoir plus, écoutez l'émission "Jeux d'épreuves" du 24 octobre sur France Culture ou lisez Marianne de cette semaine !]

vendredi 28 août 2009

Les saisons de la solitude

Les saisons de la solitudeThrough Black Spruce (titre original)
Joseph Boyden, traduction de Michel Lederer (Albin Michel)

Will habite à Moosonee, dans un coin paumé du Canada, à l'image du vieil homme. Dans le coma, allongé sur son lit d'hôpital son esprit Anishinabe s'en est allé pour nous emporter dans ses souvenirs du Grand Nord. Ses pensées croisent celle de sa nièce Annie qui le veille régulièrement.

Au cours de ses visites elle lui confie ses secrets et notamment ses découvertes de la culture des blancs parqués dans les grandes métropoles septentrionales du continent américain. Elle espère sortir son oncle de sa léthargie en lui contant ses aventures à la recherche de sa soeur Susanne, disparue bien avant l'entrée de Will à l'hôpital.

Annie et Will entremêlent leur récit à la manière dont leur tribu embrasse la société urbaine, pour le meilleur et pour le pire. Le lecteur est tantôt plongé dans les immenses forêts au plus près de la vie sauvage, tantôt dans la jungle urbaine des cités les plus hypes de la planète. Deux mondes, deux pensées qui s'entrechoquent et s'interpénètrent. L'auteur évoque avec délicatesse l'intrusion de la modernité et ses effets déstructurants sur le long terme. Mais ce roman contemporain est avant tout un hymne à l'amour et à la vie sous toute ses formes. Les difficultés et les vicissitudes côtoient les plaisirs simples qui nous poussent chaque jour à poursuivre la route.
Un roman saisissant et émouvant. J'ai adoré !

mercredi 26 août 2009

Le club des incorrigibles optimistes

Jean Michel Guenassia (Albin Michel)

Paris, 1959, Michel Marini vient de fêter ses douze ans. Les familles paternelles et maternelles sont réunies sous le même toit. Evénement rarissime quand on sait que tout oppose les Marini et les Delaunay.

Les origines bien sûr mais aussi les catégories sociales, les idées politiques et culturelles. Le petit Michel est scolarisé à Henri IV. Il n'est pas autorisé à accompagner son père à la fête de l'Huma, il pourrait mal tourner comme son frère Franck, communiste convaincu et pour une Algérie indépendante. En lecteur boulimique Michel peut heureusement s'extraire du carcan familial. Dans ses évasions, il est également aidé par le rock'n roll, la photographie qu'il pratique régulièrement et le babyfoot dont il est passé maître en fréquentant le Balto à Denfert après les cours ou parfois même pendant. C'est dans l'arrière salle de cette brasserie qu'il fera la connaissance de Sartre, Kessel et de nombreux réfugiés politiques hongrois, polonais, allemands ou soviétiques aux destins rocambolesques et souvent tragiques. Ces tranches de vies apportent un éclairage différent de l'Histoire, de la guerre froide ou des événements d'Algérie. Pour Michel, c'est l'odyssée de l'apprentissage de la vie entouré de ses copains de leurs idéaux et de leurs désillusions.

Une fresque des années 60, haletante et superbement écrite. Un roman à découvrir dès sa sortie (le 19 août).

Roman de la rentrée littéraire 2009.

Le ciel de Bay City

Catherine Mavrikakis (Sabine Wespieser)

Sous le ciel mauve de Bay City, entre illusions et réalités héritées, une jeune américaine tente de reconstituer son histoire familiale troublée par l'antisémitisme.

Sa mère et sa tante ont quitté le Vieux continent peu de temps après la guerre pour une nouvelle patrie pleine de promesses où tout semble neuf. Dans ce nouveau continent, recluses dans le mutisme, Denise et Babette essaient de se protéger et de protéger leurs proches. Elles taisent un passé trop difficile à partager.

Amy, la fille de Babette, essaye tout de même de rassembler les fragments du puzzle historique maternel. Elle veut comprendre d'où lui viennent ses visions dont elle se serait bien passée. L'atmosphère de Bay City, polluée par les usines automobiles environnantes de Flint ou de Denver, ne va pas lui faciliter la tâche. C'est en devenant pilote de ligne qu'elle s'arrachera des pesanteurs réelles ou imaginées. S'envoler pour ne pas suffoquer.

Roman de la rentrée littéraire 2009.

samedi 18 juillet 2009

Une odyssée américaine

Une odyssée américaineThe English Major (titre original)
Jim Harrison, traduction de Brice Matthieussent (Flammarion)

Le dernier ouvrage de Jim Harrison nous fait revisiter les états américains qu'il renomme du nom de tribus indiennes pour les sortir de l'oubli et rappeler que les Etats Unis ne sont pas les pacifistes que l'on croit. Les actualités et surtout les raisons de la guerre en Irak nous le rappelle régulièrement.
Cliff, 62 ans, ex-professeur de littérature, devenu fermier par héritage depuis un quart de siècle, perd en quelques semaines sa femme et sa ferme. Ses attaches envolées, il décide de traverser les Etats Unis en emportant avec lui le puzzle qu'il faisait avec son frère avant qu'il ne disparaisse à l'âge de onze ans dans les eaux des Grands Lacs.

A chaque changement d'état, Cliff balance une des pièces du puzzle par la fenêtre de la voiture comme pour conjurer le sort. Il a perdu ses illusions mais pas le désir. Il célèbre ses amours : l'alcool, les femmes, la nature, la bonne chère et la littérature. Il crucifie l'Amérique bien pensante et se moque de la technologie, essentiellement le téléphone portable, pathologie addictive du monde moderne.
Ce n'est qu'à son retour, après de nombreuses rencontres au gré de la route, qu'il retrouvera la quiétude conforme à son apparente désinvolture.

Amateurs d'écrivains voyageurs, de road-movie, d'auteurs subversifs ou de contes modernes aux personnages excessifs, ce livre vous est indispensable.
Pour approfondir le sujet voici d'autres critiques : excellentes et décevante puis justifiée et pas vraiment reconciliante.

lundi 29 juin 2009

Pi, Po, Pierrot

Pi, Po, PierrotChun-Liang Yeh et Samuel Ribeyron (HongFei)

Pierrot a une pierre sur son dos. Il ne sait pas pourquoi il doit la porter, mais d'aussi loin qu'il s'en souvienne, la pierre a toujours été là, sur son dos.
Et il n'est pas le seul ; avec ses deux frères Pi et Po, Pierrot vit dans un royaume paisible où tout le monde porte une pierre sur le dos. Jusqu'au jour où....


Magnifique album jeunesse d'un conte de sagesse orientale inspiré d'un moine bouddhiste. La symbolique de la pierre que tout un chacun doit porter et surtout sa façon de la porter ou de l'utiliser est admirablement exprimée dans cet ouvrage au texte sobre et concis servi par un graphisme de belle facture.

L'album est soigné dans les moindre détails ; les 2ème et 3ème de couverture ainsi que les toutes dernières pages, même sans illustrations (l'ours, par exemple), méritent de s'y arrêter.
Un incontournable à recommander à toute la famille.

mardi 5 mai 2009

L'insurrection qui vient

comité invisible (La fabrique édition)

L'insurrection qui vientA l'occasion de l'émission radiophonique de France Inter Le téléphone sonne d'Alain Bédouet de ce 5 mai consacrée à l'affaire Coupat, j'ai décidé de donner mon point de vue sur L'insurrection qui vient.

Petit mais costaud ! Un raccourci pour ce petit ouvrage considéré par l'Etat comme émanant de la mouvance anarcho-autonome et notamment des terroristes(!) de Tarnac. En une centaine de page ce livre fournit quelques clefs et recettes pour comprendre les motivations de ceux qui ne croient plus dans le modèle de société et de civilisation proposé et promu par les dirigeants politiques et économiques.
Les propos sont étayés de nombreux exemples, très bien documentés, puisés en France et à l'étranger. Les idées sont parfois choquantes s'organiser pour ne plus devoir travailler pour ma morale judéo-chrétienne mais cohérentes pour s'affranchir des systèmes dans lesquels peu de place sont faites aux individus.

Les rapports de séduction des mots à la mode sont décortiquées et perdent tout attrait. Exit le bio, la décroissance ou l'écologie. Place aux communes, aux petits comités sans hiérarchie où chacun décide librement de cheminer avec ou pas.
Un ouvrage riche et des idées fortes : un concentré explosif... mais pas terroriste.

mercredi 8 avril 2009

Désert

Jean Marie Gustave Le Clézio (NRF Gallimard)

Que lire quand le porte monnaie se retrouve vide et que la fin du mois n'est pas encore là ? Je dois dire que je me suis régulièrement posé la question pour faire des économies.
Aller à la bibliothèque municipale ? Chercher parmi les ouvrages endormis de nos étagères ; ceux jamais ouverts, faute d'envie ou de temps ? Solliciter un prêt (de livres, bien entendu) auprès d'un(e) ami(e) ? C'est justement cette dernière hypothèse que j'ai retenue.

J'ai découvert Désert il y a quelques jours, suite à une discussion avec une collègue sur les écrivains voyageurs romans de voyage, nous avions évoqué LE roman de Nicolas Bouvier, de Sylvain Tesson (Petit traité sur l'immensité du monde) ou plus récent, La traversée du désert d'Isabelle Jarry (également prêté par ma collègue).

DésertLalla habite une ville maritime nord africaine. Son quotidien d'adolescente est constellé de rêves, d'ailleurs, qui lui permettrait de s'extraire de sa Cité. Elle trompe l'ennui en effectuant de nombreuses promenades vers les pâturages ou les plages pour retrouver Naman, le vieux pêcheur ou Hartani, le berger.
Nour, un garçon d'une dizaine d'année, arpente le désert avec ses parents. Ils partent quotidiennement à la recherche d'eau et de vivres pour subsister. Il n'existe pas de lieux où ils pourraient s'établir ou à tout le moins se poser quelques temps. Les ressources sont rares, épuisées ou privées par les occidentaux qui raflent et déstructurent les sociétés autochtones en ce début de XXè siècle.
Ils détruisent les organisations séculaires et les mythes sacrés qui les sous-tendaient.

Avec la progression du roman la dimension onirique incarnée par Lalla et Nour s'évapore peu à peu, à l'image de l'enfant devenant adulte. Les voyages forment-ils ou déforment-ils la jeunesse ?
Les parcours singuliers des deux protagonistes reposent sur une origine que le lecteur suppose commune, voire familiale (les hommes bleus) qui enveloppe le récit d'une brume de poésie dissipée peu à peu par les vents cartésiens des européens.
Subtil et universel. Merci Corinne.

mercredi 4 février 2009

La Réserve

Russell Banks (Actes Sud)

La réserve Quand en juillet 1936 le peintre Jordan Groves rencontre pour la première fois Vanessa Cole, lors d’une soirée donnée par le célèbre neurochirurgien newyorkais dont elle est la fille adoptive, dans son luxueux chalet construit dans “la Réserve”, en bordure d’un lac des Adirondacks, il ignore qu’il vient de franchir, sans espoir de retour, la ligne qui sépare les séductions de la comédie sociale et les ténèbres d’une histoire familiale pleine de bruit et de fureur.

Très loin de là, en Europe, l’Histoire est en train de prendre un tour qui va bientôt mettre en péril l’équilibre du monde. Déjà, certains intellectuels et des écrivains, tels Ernest Hemingway ou John Dos Passos, un ami de Jordan Groves, ont rejoint l’Espagne de la guerre civile afin de combattre aux côtés des républicains. Si attaché qu’il soit à sa femme et à ses deux jeunes garçons, ou aux impératifs d’une carrière artistique déjà brillamment entamée, Jordan ne peut longtemps se soustraire à l’irrésistible attraction qu’exerce sur lui la sulfureuse Vanessa Cole, personnalité troublante et troublée, prétendument victime, dans son enfance, d’agissements pervers de la part de ses insoupçonnables parents…
Au sein du cadre majestueux et sauvage d’une nature préservée pour le seul bénéfice de quelques notables de la société new-yorkaise, les feux d’artifice célébrant la fête de l’Indépendance ont éclaté dans le même ciel que traverse, de l’Allemagne à l’Amérique, le zeppelin Hindenburg bardé de croix gammées et d’où s’abattront aussi les bombes qui vont détruire Guernica…
Sur les rives du lac, Jordan Groves et Vanessa Cole s’approchent l’un de l’autre, l’avenir du premier déjà confisqué par le passé de la seconde, pour explorer leurs nuits personnelles dont l’ombre s’étend sur chacun de ceux qui les côtoient…

Un excellent roman qui se déroule dans la région des Grands Lacs, aux Etats-Unis, dans les années 30. Un aviateur-peintre rencontre une riche héritière terriblement attirante.
Drame psychologique et historique à la fois.
A lire au coin du feu... ou ailleurs !

mercredi 28 janvier 2009

Mon voisin

Milena Agus (Liana Levi)
Une jeune femme solitaire imagine le suicide parfait qui la délivrerait de la pesanteur de la vie. Mais le jour où elle se lie d’amitié avec son beau voisin qui, comme elle, a un petit garçon, son regard sur le monde change. Dans un Cagliari écrasé de soleil, Milena Agus met à nouveau en scène des personnages hors normes pour lesquels priment avant tout la rêverie, la sensibilité et l’amour.

Mon voisin

La rencontre improbable entre une femme un peu perdue, qui planifie méticuleusement son suicide, et son voisin que la maladie et la mort terrifient.
Un texte plein de grâce que nous offre l'auteure de Mal de pierres.
Simple et lumineux...

La librairie a fermé en février 2008.

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