Le blog de la librairie Caractères

vendredi 28 décembre 2007

La femme qui lisait trop

La femme qui lisait tropBahiyyih Nakhjavani (Actes Sud)
Roman traduit de l'anglais par Christine Le Boeuf

Il m'est difficile de commenter cette fiction historique iranienne. L'auteure s'est inspirée de l'histoire de la poétesse Tahirih Qurratu'l-Ayn, pour aborder des questions et des sentiments universels qui ont toute leur place dans nos sociétés d'aujourd'hui.
La difficulté réside dans la réalisation d'un résumé, d'une réclame qui ne pourrait retranscrire les richesses et les couleurs évoquées dans le roman.
A la tiédeur de la pâleur, je préfère l'éclat du propos de l'éditeur :
Téhéran, deuxième moitié du XIXème siècle : la cour du Shah fourmille d'intrigues de palais, de complots et autres tentatives d'assassinats : scène classique sur laquelle fait un jour irruption une poétesse fort lettrée dont les textes semblent agir sur chacun, dans le royaume, comme de puissants catalyseurs d'énergies subversives - hérétiques... ? Dans cet envoûtant roman doté d'une incroyable énergie narrative et qui a le langage pour héros véritable, Bahiyyih Nahkjavani délivre une admirable réflexion sur le pouvoir, qu'il soit séculier ou symbolique, et sur la manière dont il est exercé selon qu'il est détenu par les hommes ou par les femmes. Fondé sur des faits historiques réels que la fiction transcende, il conduit sans coup férir le lecteur à se mettre en quête d'autres vérités - celle qu'un réel surévalué trop souvent occulte.
L'ouvrage est un hommage à une femme libre, érudite et exceptionnelle rhétoricienne. C'est précisément sa liberté de ton et son indépendance qui ont contribué à sa renommée auprès de ses contemporains et... son impopularité auprès des pouvoirs politiques, financiers ou religieux.
Elle a donc logiquement fini dans un puits à 35 ans, oubliée de la postérité.

Bahiyyih Nakhjavani dépeint la société du temps du shah d'Iran avec délicatesse et précision. Elle invite le lecteur à s'interroger indirectement sur les aspects de la vie en société et ses problématiques intemporelles comme :
  • l'émancipation et la condition des femmes,
  • les intrigues et les rapports au pouvoir,
  • ou la place de la religion et de la justice,
le tout dans un style qui mêle douceur et autorité. Une oeuvre rare et terriblement actuelle.

vendredi 21 décembre 2007

Cancer & the city

Marisa Acocella Marchetto Cancer Vixen (titre original)
Marisa Acocella Marchetto, traduction de Céline Merrien (L'iconoclaste)

Marisa Acocella Marchetto est illustratrice pour The New Yorker. La quarantaine bobo, elle vit à Manhattan, à la recherche du grand Amour. Elle le trouvera finalement sous les traits d'un restaurateur juste avant d'apprendre qu'elle était atteinte d'un cancer du sein.

Dans cet album, Marisa dépeint les épreuves qu'elle rencontre, les soutiens -pas toujours bienvenus- qui jalonnent son parcours, ses sentiments et ses humeurs tributaires des traitements qu'elle suit. J'ai d'ailleurs beaucoup appris sur les protocoles de soin ; la mise en place, les injections et les conséquences engendrées les jours qui suivent.

Cancer and the city

Des couleurs acidulés comme des bonbons, un rythme soutenu, de la créativité, du rire, des larmes... L'histoire vraie du combat de l'illustratrice dans un livre plein d'énergie. Onze mois de la vie d'une femme en 224 pages, sélectionné pour le 35ème Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême.

jeudi 13 décembre 2007

On progresse

Alain Bertrand (Le Dilettante)

On progresseAprès la lecture des Nouvelles mythologies, je ne pouvais pas manquer les chroniques acides et consuméristes du belge Alain Bertrand. Je précise tout de suite belge car ce détail a son importance et reflète bien le tempérament de l'auteur prompt à se moquer des autres, des choses et de soi.

Il est ainsi question d'objets et de moeurs du quotidien passés au vitriol et de trois bonus belges (le cornet de frites, le drapeau belge et les éoliennes) qui adoucissent les tensions wallonnes et flamandes par la dérision.

Présentation de l'éditeur :
Au nom du confort, du progrès et du bonheur, on invente tout un tas d'objets. Or, à regarder vivre nos contemporains ; on s'aperçoit que sous prétexte de nous faciliter la vie, ils nous la compliquent singulièrement. Ce livre n'est ni un pamphlet ni un sermon. Il s'agit de prendre les mœurs d'aujourd'hui dans le filet du style, afin d'en jouer sur le mode de la drôlerie cruelle ou de la cruauté drôle. C'est ce regard, qui n'exclut pas une certaine tendresse, qu'Alain Bertrand tente de poser, dans l'héritage de Vialatte ou de Blondin.
Vous pourrez retrouver un extrait et une synthèse des critiques des média sur le site de l'éditeur.

Logo des éditions ''Le Dilettante''

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