Le blog de la librairie Caractères

mardi 27 janvier 2009

Des vents contraires

Des vents contrairesOlivier Adam (L'Olivier)
Depuis que sa femme a disparu sans plus jamais faire signe, Paul Anderen vit seul avec ses deux jeunes enfants. Mais une année s’est écoulée, une année où chaque jour était à réinventer, et Paul est épuisé. Il espère faire peau neuve par la grâce d’un retour aux sources et s’installe alors à Saint-Malo, la ville de son enfance.
Un père lutte au quotidien pour tenir le coup avec ses deux enfants, un an après la disparition mystérieuse de sa compagne.
Des éléments déchaînés, des personnages malmenés, une écriture directe, vivante, qui bouscule. La tendresse infinie de cet homme pour ses enfants est inoubliable.

samedi 24 janvier 2009

La porte des Enfers

La porte des Enfers Laurent Gaudé (Actes Sud)

Un père vient de perdre son fils suite à une fusillade dans Naples. Après des jours d'errance, il fait la connaissance de personnages hors normes, qui vont l'aider à retrouver son enfant : il ira le chercher physiquement dans la Mort... et le lecteur bascule dans un Irréel fait d'images terrifiantes et hurlantes.
Une histoire de spectres, de deuil et de vengeance. Très fort, obsédant. A lire absolument.

lundi 8 décembre 2008

Lulu femme nue

Lulu femme nueEtienne Davodeau (Futuropolis)

Lulu, femme sans histoire de quarante ans, cherche à reprendre une vie professionnelle après seize années consacrées à son mari et ses trois enfants. C'est un énième entretien d'embauche désespérant qui marquera la fin de son ancienne vie : elle quitte les siens, rejoint la côte, va rencontrer quelques personnages inoubliables et surtout découvrir qu'elle existe. Cette femme consacrée toute entière aux autres devient actrice de sa vie, découvre le bonheur. Nous attendons la suite avec impatience...
Une très grande bande dessinée, à lire absolument, une histoire émouvante et digne.

vendredi 28 novembre 2008

Catalogue de parents pour les enfants qui veulent en changer

Catalogue de parents pour les enfants qui veulent en changerClaude Ponti (L'Ecole des Loisirs)

Changer de parents ? Tous les enfants en parlent un jour, mais seul l'éditeur de Claude Ponti a osé relever le défi : vous proposer d'échanger vos parents d'origine contre l'un ou l'autre exemplaire des parents recensés dans ce catalogue. Vous pourrez donc faire votre choix parmi un large éventail de parents parmi lesquels : les compliqués, les trankilous, les têtenlères, les trouillons, ou encore les rissons et même les très méchants !

Avec son habituel humour décalé, Claude Ponti nous offre de beaux moments de fantaisie et d'imaginaire loufoque.
Conseil aux parents : insistez pour que vos enfants vous échangent contre ceux du Catalogue : on vous promet de vous installer dans la Somptuluxueuse Résidence Catalogue, grande classe assurée !
Rendez-vous est pris dans quelques jours puisque l'éditeur attend nos bons de commande, livraison garantie sous quarante tuiteures. Suite dans le prochain épisode...

dimanche 5 octobre 2008

Max et Lili

Max et LiliDominique de Saint Mars et Serge Bloch (Calligram)

Max et Lili c'est le nom des héros de la collection "Ainsi va la vie", une série de petits ouvrages qui aident les enfants à grandir. Depuis 1992, plus de 80 albums ont été édités pour les enfants entre 7 et 12 ans sur des thèmes de la vie courante, des événements plus ou moins heureux qui jalonnent le parcours des bambins.

Lili est l'ainée, Max le cadet. Le lecteur suit leurs aventures et le cheminement de leurs réflexions. La fin de l'ouvrage se termine toujours par un série de questions et de réflexions sur le thème abordé par l'album. Quelque soit l'expérience du lecteur, il lui est impossible de rester indifférent. Testés (et approuvés) par nos enfants et leur entourage.
Allez, voici quelques titres qui pourront peut-être les(vous) aider :
  • Max va à l'hôpital
  • Lili se fait piéger sur internet
  • Lili se trouve moche
  • Max est racketté
  • Lili regarde trop la télé
  • Max n'aime pas perdre
  • Grand Père est mort
  • Lili et amoureuse
  • Max et Lili sont fans des marques

A paraître : Max et Lili se posent des questions sur Dieu (en novembre 2008) et Max s'intéresse à son zizi (à partir du 9 février2009).

samedi 27 septembre 2008

Le parfum d'Adam

Le parfum d'Adam Jean-Christophe Rufin (Folio)

Est-il encore nécessaire de présenter Jean-Christophe Rufin ? Médecin des causes humanitaires, diplomate français, fin connaisseur du Brésil, ambassadeur de France au Sénégal depuis 2005, il est l'auteur de Rouge Brésil (Prix Goncourt 2001), L'Abyssin, Globalia entre autres.

Le parfum d'Adam est son dernier ouvrage, paru en 2007. C'est un roman sur un sujet peu connu en France mais bien présent aux Etats-Unis ou en Angleterre ; l'écoterrorisme. Comme le précise l'auteur dans sa postface, ce terrorisme écologique n'a rien à voir avec les faucheurs d'OGM ou les actions coup de poing de Greenpeace. Pour la sécurité intérieure des USA, l'écoterrorisme est considérée par le FBI comme la deuxième menace la plus crédible, juste après le fondamentalisme islamiste.

D'un vol de vibrion dans un laboratoire de Pologne à son épandage à des milliers de kilomètre de là, le lecteur suit les aventures de militants de la deep ecology poursuivis par les agents secrets de sociétés privées qui fleurissent de l'autre côté de l'Atlantique depuis le 11 septembre 2001. Tout un monde certainement mieux connu des diplomates.
En résumé et pour simplifier à l'extrême, c'est l'histoire de gentils agents secrets qui traquent de gentils écologistes qui veulent sauvegarder la planète avec des moyens malthusiannistes un peu radicaux. Evidemment, il va sans dire que l'ouvrage est bien plus riche que ce raccourci.

samedi 6 septembre 2008

Le photographe

Album Le photographeGuibert - Lefèvre - Lemercier (Dupuis, collection Aire Libre)

Suite aux récents décès de soldats français et à leurs médiatisations, la propagande gouvernementale calquée sur le modèle américain a été mise à mal, il y a peu, par une conversation téléphonique rendue publique il y a quelques jours. Un entretien entre une maman et son fils, daté du 18 août : "à ce moment-là, les militaires n'avaient pas encore été briefés par leur hiérarchie sur le discours à tenir auprès des journalistes et de leurs familles" !

Il serait donc intéressant de prendre un peu de distance par rapport à cette déferlante médiatique (cf. les conséquences des photographies de Paris Match) diabolisant les uns, angélisant les autres. Est-ce aussi simple ?

Sans apporter de réponse, la BD-reportage Le Photographe nous fait partager le point de vue d'un homme qui s'engage aux côtés d'humanitaires de MSF pour rapporter des images de leur quotidien. Un mélange de dessins (d'Emmanuel Guibert), de photographies et de planches contacts (de Didier Lefèvre) assorties d'une belle mise en page (de Frédéric Lemercier).
Ce premier tome (sur trois), nous entraîne de Paris aux hauts plateau autour d'Anjoman. Une immersion, autant pour l'auteur que le lecteur, dans un magnifique pays marqué par une instabilité politique chronique. Une bande dessinée et un roman photo en un, pour voyager et faire des rencontres.

mardi 19 août 2008

L'usage du monde

Nicolas Bouvier (Petite Bibliothèque Payot)

L'usage du mondeC'est un roman que j'avais mis de côté depuis quelques mois tout en sachant pourtant que sa lecture allait me procurer beaucoup de plaisir. Je ne me suis pas trompé.
L'ouvrage commence par une vibrante citation de Shakespeare : I shall be gone and live or stay and die.
En 1953, Nicolas Bouvier et son ami Thierry Vernet décident de partir, sans un sous, pour l'Inde. Il partent en voiture, en Fiat Topolino (!) monnayant en chemin, de-ci, de-là, des cours de français, des dessins, des toiles, des conférences ou des articles pour les journaux. Thierry est dessinateur et Nicolas journaliste.
Parfois aussi nos amis s'improvisent mécaniciens. De Genève au Sud de Ceylan il y a quand même une petite poignée de kilomètres et quelques collines qui sollicitent beaucoup les mécaniques... et les esprits. Un an et demi sur la route tout de même.

Nos deux protagonistes traversent ainsi bien des pays, des peuples et des cultures qui occasionnent nombre de rencontres. On chemine avec les auteurs en passant par l'ex-Yougoslavie, la Grèce, la Turquie, l'Iran, l'Afghanistan... mais ce sont plus les peuples que les pays qui retiennent l'attention. Des populations souvent engoncées et juxtaposées dans des limites administratives telles des tesselles d'une mosaïque saute-frontière ; Azeris, Baloutches, Kurdes, bergers Kachkaïs pour ne citer qu'eux. Leur reconnaissance, leur assimilation ou leur mise au pas n'a pas tellement changé depuis.

Pour comprendre la géographie il faut lui adjoindre l'histoire et l'auteur ne se prive pas de donner quelques leçons :
[...] nous [les occidentaux] ne sommes guère plus objectifs [...] cette manie encore si répandue de vouloir que les Gréco-Romains aient inventé le monde ; ce mépris - dans l'enseignement secondaire - des choses de l'Orient [...] Les Gréco-Romains eux même - voir Hérodote, ou la Cyropédie - n'étaient pas si chauvins et respectaient fort cet Iran auquel il devait tant de choses : l'astrologie, le cheval, la poste, quantité de dieux, plusieurs belles manières et sans doute aussi le carpe diem dans lequel les iraniens sont passés maîtres.
Les embuscades, les pannes, les souffrances liées au froid (l'hiver 1953-54) n'entament pas la détermination des deux amis. Ils trouvent du réconfort en partageant leur musique, en buvant thé dans les chāykhāneh ou en s'émerveillant parfois avec un rien.

Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu'il se suffit à lui-même. On croit qu'on va faire un voyage, mais bientôt, c'est le voyage qui vous fait, ou vous défait [...] Le voyage fournit des occasions de s'ébrouer mais pas - comme on le croyait - la liberté. Il fait plutôt éprouver une sorte de réduction ; privé de son cadre habituel, dépouillé de ses habitudes comme d'un volumineux emballage, le voyageur se trouve ramené à de plus humbles proportions. Plus ouvert aussi à la curiosité, à l'intuition, au coup de foudre.
J'ai toujours eu un faible pour partir... et pour revenir. Les voyages, aussi paradoxal que cela puisse paraitre, nous en apprennent plus sur nous-même lorsque nous perdons nos repères quotidiens. Il faut dès lors puiser en soi pour s'adapter aux nouvelles règles de vie imposées par le nouvel environnement comme un retour au Soi, aux origines, débarrassé de ses bagages culturels.
Pour Paul Morand le voyage est désocialisant, il permet de se soustraire à des normes collectives de mobilité. Il intègre la logique des possibles narratifs : chacun vit son histoire et échappe au conformisme social même si cela en invente un autre !

L'ouvrage de Nicolas Bouvier est donc une magnifique mise en exergue du voyage et de sa dimension initiatique.
C'est pourquoi j'ai souhaité matérialiser les étapes des protagonistes sur une carte interactive à venir dans les tous prochains jours enfin disponible...

lundi 16 juin 2008

La mécanique du coeur

Mathias Malzieu (Flammarion)

La mécanique du coeurA l'image de L'homme de Mars de Kent ou de Sibérie m'était contée de Manu Chao, le chanteur de Dionysos accompagne la sortie de son nouveau roman d'un bel album réalisé avec quelques comparses : Arthur H, Emily Loiseau, Jean Rochefort, Alain Bashung, Grand Corps Malade et la pétillante Olivia Ruiz (j'en oublie d'autres).

La mécanique du coeur est un conte initiatique vécu par Jack, né en 1874 à Edimbourg. Ce garçon traversera l'Europe au côté d'un génie (Méliès) pour retrouver une Belle qu'il avait aperçu le jour de ses dix ans.

Je me suis très vite attaché à ce frêle personnage, déstabilisé par l'amour, terrorisé par les épreuves, hanté par le doute et secoué par les sanglots. Je me suis senti proche de son ressenti lors du voyage, de ses rencontres, de ses premières émotions... et ses désillusions. J'ai partagé le rythme de ses aventures, avec son horloge, tambour battant.
La mécanique du coeur
Un roman dépaysant, beau, sobre et profond où il est question de temps et d'espace (j'adore ce couple), de bricolage et de sentiments qui mêlent imaginaire et réalité à la fin du XIXème siècle. Envoûtant.

dimanche 8 juin 2008

Chair de lune

Jean-Paul Delfino (Métailié)

Chair de luneJ'ai fini ce week-end le livre de Jean-Paul Delfino. Son ouvrage m'a fait replonger 25 30 ans (déjà !) en arrière dans un endroit particulier, l'étang de Berre.
Un univers gris, dominé par les colonnes de distillation, les cuves de pétroles et les torchères au temps des R16, des R8 Gordini, des mob' à poignée à tirage rapide.
C'est la période de gloire de Rocheteau, d'Angie, de Cria cuervos et aussi la fin du franquisme.

La vie est dictée par la raffinerie et quatres amis -Tano, le gros Régis, Gabino et Ciocco- s'en accommodent plûtot bien. Ils sont jeunes, ont plaisir à se retrouver ensemble après les cours pour taper le ballon, fumer une 'garette ou pétarader dans le quartier. Leurs parents sont divorcés, alcoolisés, communistes (ils sont manœuvres "à la Shell") ou décomplexés (cadre chez Ricard).
Une fille qui ne ressemble pas aux autres va transformer le quotidien de l'un deux.
- Tu viens d'où ?
- De loin...
- Si loin que çà ?
- Oui.
- Pas de Paris, quand même ?
- Non de plus loin...
Les yeux de l'inconnue se caractérisent par un strabisme étrange. Quand elle vous fixe, vous vous sentez mal à l'aise. Quand elle ne vous regarde pas c'est encore pire.
Tano, main dans les poches, se balance d'un pied sur l'autre, un culbuto régulier.
Nora, jeune Brésilienne, nouvelle dans la région, va sublimer un environnement enfumé et suffoquant par des images chamarrées, suaves, sucrées. Dans l'esprit de Tano, ces découvertes vont succéder aux tons ternes et uniformes qu'il admirait. Copacabana, Ipanema, Praia do Pepino rivalisent avec Rognac, Berre l'étang. João Gilberto et Chico Buarque avec Nougaro et Led Zep.

Pour elle, il va se surpasser, il jouera sa vie dans son garage lorsqu'il essaiera de la séduire avec Tu verras, tu verras à la guitare, qu'elle reprendra Oh que sera, que me dà...

En fin connaisseur du Brésil, l'auteur nous berce de Berre à Rio et modifie nos représentations.
Sa passion est communicante, son ton juste et son récit captivant. Certainement le meilleur roman que j'ai lu depuis ce début d'année.

dimanche 1 juin 2008

Les désarrois de Ned Allen

Les désarrois de Ned AllenThe Job (titre original)
Douglas Kennedy, traduit par Bernard Cohen (Pocket)

Encore un ouvrage captivant qui m'a tenu éveillé très tard (ou très tôt, c'est selon). Et puis il faut dire que j'ai le temps... J'ai donc suivi trois jours durant les aventures de Ned Allen, brillant manager pour CompuWolrd, un magazine informatique américain prospère et bien coté.

Dès les premières pages j'ai imaginé que M. Allen était assoiffé de richesse et toujours endetté. Le genre de personnage sans aucune concession, prêt à vendre père et mère pour s'offrir des lendemains meilleurs... Et je me suis bien trompé. Ned Allen, c'est tout le contraire. Un esprit clair, fidèle à ses convictions et profondément altruiste qui accorde une grand part de réflexion à ses actions et à celles de son équipe en montrant la voie, en cherchant le sens même si l'objectif est de faire de l'argent. Sous certains aspects, cet homme m'a fait pensé à un certain Jean-Marc M... et la suite du roman m'a étrangement rappelé un Cyber-truc.

Tout bascule à la faveur d'élections d'un rachat de CompuWolrd, lorsqu'une nouvelle direction est mise en place. Patatras ! Les nouveaux patrons procèdent à une restructuration en bonne et due forme. Cette ré-organisation ré-interroge toutes les valeurs et tous les principes du brillant cadre dirigeant. Il va tout perdre ; son emploi, ses amis, sa femme et sa dignité.
La plupart de ses collègues se soumettrons au nouveau pouvoir, quelques uns se réorienteront professionnellement et le plus fragile se suicidera.
C'est un ami d'enfance qui sortira Ned du pétrin... du moins c'est ce qu'il croit. Il tombera encore plus bas.

J'ai pu établir beaucoup de parallèles entre mon parcours professionnel et ce roman, c'en était choquant. Mais à bien y réfléchir c'est ce qui peut se produire partout lors -de ce qu'on appelle pudiquement- des compressions de personnels, de recentrage vers de nouveaux objectifs ou d'augmentation de la rentabilité qui oblige à délocaliser.

Ce livre est à la fois une critique, un exposé du capitalisme, une claque au clinquant et un rappel de ce qu'est l'essentiel. Rythmé, touchant et universel.

lundi 26 mai 2008

L'empire de la honte

Jean Ziegler (Le Livre de Poche)

Voilà plusieurs semaines que l'ancienne libraire de Hoenheim me tanne pour rédiger un article sur un des derniers ouvrages que j'ai lu. Il m'a été difficile jusqu'à présent de prendre le temps et surtout d'avoir envie de vous communiquer mes découvertes.

L'empire de la honteL'empire de la honte de Jean Ziegler a facilité ce retour au désir de partager. La souffrance et les morts engendrés par notre monde m'y ont aidé. Impossible de rester indifférent.

L'auteur, rapporteur spécial pour le droit à l'alimentation du Conseil des droits de l’homme de l’Organisation des Nations Unies, s'attache à démontrer que la misère, la pauvreté et la faim ne sont pas inévitables comme on l'entend souvent dire.
Tout enfant qui meurt de faim dans le monde d'aujourd'hui a été assassiné.
Pourquoi de tels propos ?

Selon la FAO la terre pourrait nourrir normalement 12 milliards d'êtres humains soit deux fois plus de terriens qu'aujourd'hui. Et nourrir normalement selon la FAO signifie procurer à chaque individu adulte, chaque jour, 2 700 calories. Nous voilà bien loin de la pénurie présentée dans les média ces dernières semaines. Les OGM et leur firme emblématique (mais si, celle qui a aussi créé ce fameux désherbant... l'agent orange) n'ont qu'à bien se tenir.
Bizzare d'ailleurs ces téléscopages d'actualités... Les députés français se sont exprimés sur la loi OGM à quelques jours d'intervalle de ces (publi-?)reportages.

Pour Jean Ziegler, la famine est organisée pour maintenir la dette des pays du Sud afin de poursuivre l'enrichissement des multinationales :
"la famine étant utilisée comme une arme permettant de mettre à genou des peuples entiers, d'exercer des pression d'ordre politique, d'imposer une mise à sac des ressources locales et des matières premières".

Un exemple ?
Depuis 2000, apprend-t-on, le prix du café à l'exportation s'est effondré de 3 dollars le kilo à 86 cents, c'est à dire qu'il a été divisé par un facteur 3,5. Pour autant, le prix du petit noir au comptoir ou dans votre cafetière a-t-il diminué ? Qui se sucre au passage ? What else, hum ?

L'auteur évoque les ferments qui ont menés les français à la révolution en 1789, le prix du pain et la famine entre autres. Le rôle des puissants de l'époque et celui des cosmocrates d'aujourd'hui comme les appelle le rapporteur suisse. Nous assistons à une reféodalisation du monde, mené par les féodalités capitalistes depuis l'effondrement du bloc soviétique.
Aussi longtemps qu'a duré la bipolarité de la société planétaire, il fallait à tout prix éviter que les millions de familles de cultivateurs ne succombent à la tentation du vote ou de l'adhésion communiste.
Un livre dur, qui met mal à l'aise et qui révèle les mécanismes mis en oeuvre pour maintenir les pays pauvres dans leur état de dépendance et qui conduit les 3/4 des habitants de la planète à souffrir de sous-nutrition, de mal-nutrition, de soif et d'absence de soins.... avec notre entière complicité (mise en place de cultures industrielles à la place des cultures vivrières pour satisfaire les besoins en produits exotiques des occidentaux).

dimanche 25 mai 2008

Les orgues de glace

Pierre Skira (Viviane Hamy)

Les orgues de glacePrésentation : "Zsuzsa s'éloigne de nous. Agenouillée, immobile, prostrée, un léger tremblement la parcourt. Les jambes sous l'eau, les mains rendues translucides par le froid, elle agit comme si nous n'existions pas, sans une parole, aussi fermée que la roche. Elle escalade le rocher, trébuche, se redresse, mi-animal mi-végétal, elle atteint son carré magique. Heureuse de parcourir ce territoire inhabité où il n'y a personne pour lui poser des questions, personne pour lui faire face. Elle sait gré à cette montagne de cristal d'avoir gelé le temps."
Trois adolescents confrontés à la folie du monde, qui empruntent leur respiration au souffle du glacier, à l'immuabilité de la forêt... Deux garçons fascinés par leur compagne de jeux : Zsuzsa venue de nulle part, qui parle une langue hachée, saturée de mots inconnus, dont l'amnésie est le territoire...

Né en 1938 à Paris, Pierre Skira est peintre. Il use des mots comme de ses pastels. Ses couleurs mêlées aux clairs-obscurs rendent étonnamment présents ces trois gamins "déplacés". Il semble nous transmettre la clé d'un secret enfoui, qui mit des années à venir au jour."

Mon appréciation : dès la première page, l'écriture superbe vous comblera.
Dans des paysages où le cristal du gel et les mires naturelles splendides et scintillantes détiennent une force suprême sur toute tentative d'assaut.
Au dessous de la glace, se tapissent autant les os rendus par le dégel recueillis par le narrateur, son ami Andrew et la mystérieuse et déroutante Zsuzsa, que les souvenirs d'enfance que vient raviver Emile à travers ses révélations à la fois sombres et émouvantes.
Il y a dans ce roman comme d'un côté la virginité blanche des paysages, de l'autre la noirceur ignoble d'une terrible conspuation, au mileu de laquelle l'amnésie est survie.

Voir aussi la présentation de l'éditeur.

mardi 5 février 2008

Quelques idées de lecture

Zoli Chagrin d'école Chronique de l'asphalte, tome 2
Colum Mc Cann
Zoli
Belfond
Daniel Pennac
Chagrin d'école
Gallimard
Samuel Benchetrit
Chronique de l'asphalte
tome II, Julliard
 
Millenium, tome 1 Millenium, tome 2 Millenium, tome 3
  Stieg Larsson
Trilogie Millenium
Actes Sud
 

mardi 22 janvier 2008

Mon enfant n'est pas un coeur de cible

Jean-Philippe Desbordes (Actes Sud)

Mon enfant n'est pas un coeur de cibleTélévision, marketing et aliénation.
Dans ce petit llvre rouge, l'auteur d'Atomic Park (enquête sur les victimes du nucléaire), essaye de saisir l'influence de l'écran sur les structures mentales des enfants ; leur manière de penser, d'apprendre, d'écouter, de comprendre...

Tous les maillons de la chaîne sont considérés, les professeurs (souvent démunis) et la place de l'école, le rôle des parents, les pédopsychiatres, les chercheurs, les publicitaires, les réalisateurs de dessins animés, les programmateurs (vous savez, ceux qui vendent du temps de cerveau disponible pour un soda)... et bien évidemment les enfants.

A titre d'exemple, M. Desbordes rappelle ainsi que 700 enfants ont du être hospitalisés au Japon après avoir vu le 16 décembre 1997 un épisode de Pokémon, le dessin animé extrait d'un jeu vidéo de Nintendo ! 685 enfants (selon les pompiers japonais) ont souffert principalement de convulsions, d'irritations oculaire ou de vomissements.
En France, une chercheure a également proposé à des enfants de réaliser des dessins de leur maison avant et après visionnage d'un épisode d'une série animée diffusée régulièrement à la télévision. Inutile de préciser que les productions sont radicalement différentes...

Avec beaucoup de précaution dans ses propos et dans les comptes-rendus d'entretiens, l'auteur met l'accent sur les enjeux de santé publique et les transformations (inconscientes) du rapport au réel.
On culpabilise, on s'inquiète, et puis on mesure son degré de dépendance, on compare, on se rassure mais surtout on se questionne. Les interrogations sur les enfants, sur soi, sur la société... amènent à ré-étudier ce qui nous est proposé comme mode de vie et ce que nous souhaitons.

Pour en savoir plus je vous recommande le site internet officiel consacré au livre .

La librairie a fermé en février 2008.

Son blog n'est plus actif. Nous contacter.

 

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