Chair de lune
Par Christophe, dimanche 8 juin 2008 à 19:27 :: Sélection :: permalien #391
Jean-Paul Delfino (Métailié)
J'ai fini ce week-end le livre de Jean-Paul Delfino. Son ouvrage m'a fait replonger25 30 ans (déjà !) en arrière dans un endroit particulier, l'étang de Berre.
Un univers gris, dominé par les colonnes de distillation, les cuves de pétroles et les torchères au temps des R16, des R8 Gordini, des mob' à poignée à tirage rapide.
C'est la période de gloire de Rocheteau, d'Angie, de Cria cuervos et aussi la fin du franquisme.
La vie est dictée par la raffinerie et quatres amis -Tano, le gros Régis, Gabino et Ciocco- s'en accommodent plûtot bien. Ils sont jeunes, ont plaisir à se retrouver ensemble après les cours pour taper le ballon, fumer une 'garette ou pétarader dans le quartier. Leurs parents sont divorcés, alcoolisés, communistes (ils sont manœuvres "à la Shell") ou décomplexés (cadre chez Ricard).
Une fille qui ne ressemble pas aux autres va transformer le quotidien de l'un deux.
Pour elle, il va se surpasser, il jouera sa vie dans son garage lorsqu'il essaiera de la séduire avec Tu verras, tu verras à la guitare, qu'elle reprendra Oh que sera, que me dà...
En fin connaisseur du Brésil, l'auteur nous berce de Berre à Rio et modifie nos représentations.
Sa passion est communicante, son ton juste et son récit captivant. Certainement le meilleur roman que j'ai lu depuis ce début d'année.
J'ai fini ce week-end le livre de Jean-Paul Delfino. Son ouvrage m'a fait replonger
Un univers gris, dominé par les colonnes de distillation, les cuves de pétroles et les torchères au temps des R16, des R8 Gordini, des mob' à poignée à tirage rapide.
C'est la période de gloire de Rocheteau, d'Angie, de Cria cuervos et aussi la fin du franquisme.
La vie est dictée par la raffinerie et quatres amis -Tano, le gros Régis, Gabino et Ciocco- s'en accommodent plûtot bien. Ils sont jeunes, ont plaisir à se retrouver ensemble après les cours pour taper le ballon, fumer une 'garette ou pétarader dans le quartier. Leurs parents sont divorcés, alcoolisés, communistes (ils sont manœuvres "à la Shell") ou décomplexés (cadre chez Ricard).
Une fille qui ne ressemble pas aux autres va transformer le quotidien de l'un deux.
- Tu viens d'où ?Nora, jeune Brésilienne, nouvelle dans la région, va sublimer un environnement enfumé et suffoquant par des images chamarrées, suaves, sucrées. Dans l'esprit de Tano, ces découvertes vont succéder aux tons ternes et uniformes qu'il admirait. Copacabana, Ipanema, Praia do Pepino rivalisent avec Rognac, Berre l'étang. João Gilberto et Chico Buarque avec Nougaro et Led Zep.
- De loin...
- Si loin que çà ?
- Oui.
- Pas de Paris, quand même ?
- Non de plus loin...
Les yeux de l'inconnue se caractérisent par un strabisme étrange. Quand elle vous fixe, vous vous sentez mal à l'aise. Quand elle ne vous regarde pas c'est encore pire.
Tano, main dans les poches, se balance d'un pied sur l'autre, un culbuto régulier.
Pour elle, il va se surpasser, il jouera sa vie dans son garage lorsqu'il essaiera de la séduire avec Tu verras, tu verras à la guitare, qu'elle reprendra Oh que sera, que me dà...
En fin connaisseur du Brésil, l'auteur nous berce de Berre à Rio et modifie nos représentations.
Sa passion est communicante, son ton juste et son récit captivant. Certainement le meilleur roman que j'ai lu depuis ce début d'année.
Commentaires
1. Le mardi 10 juin 2008 à 11:01, par leslie
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