Le blog de la librairie Caractères

mercredi 28 février 2007

Petit traité sur l'immensité du monde

Petit traité sur l'immensité du mondeSylvain Tesson (Editions des Equateurs)

Marcher, vagabonder, grimper... Sylvain Tesson est un auteur atypique. Il va par monts et par vaux pour le (seul) plaisir de découvrir le monde. Il part nu, sans objectifs, avec peu de matériels. C'est un poète de l'espace qui s'affranchit du temps en avalant les kilomètres : "il change le sable du sablier en poudre d'escampette", comme une libération de l'esprit : "Le voyage est cette surface qui est offerte à la pensée pour divaguer en toute liberté [...] ailleurs, selon Morand, est un mot plus beau que demain".

L'auteur ne cherche ni à fuir, ni à rattraper une quelconque chimère. Il se définit comme un vagabond romantique, un wanderer, quelque chose entre le voyageur classique à l'affût des merveilles du monde et l'errant libre de tout entrave.

Les descriptions de paysages qu'il traverse sont teintées de nombreuses références littéraires, historiques et géomorphologiques. Des images oniriques et paradisiaques qui transportent le lecteur sur les bords du lac Baïkal, en Inde, en Afrique ou au sommet des cathédrales européennes. Ses bivouacs sont plus improbables les uns que les autres ; sur le toit d'une cathédrale, à 30 mètres de hauteur dans un arbre, sur trottoir de Moscou, suspendu sous les ponts de la Seine...

"Ce roman est un précis de désobéissance naturaliste, une philosophie de poche buissonnière, un récit romantique contre l'ordre établi."

dimanche 25 février 2007

Interview d'Auguste Gerhards et Edith Laser

Samedi 17 février 2007, la librairie recevait l'historien Auguste Gerhards pour évoquer son dernier ouvrage, illustré par Edith Laser, paru aux éditions de la Nuée Bleue : Morts pour avoir dit non.

Entre 1943 et 1945, quatorze alsaciens et lorrains furent guillotinés ou pendus dans une prison au Nord de Leipzig. Incorporés de force dans la Wehrmacht, ces hommes, restés fidèles à leurs convictions, ont payé de leur vie leur refus de prendre les armes.
Après Théo Gerhards, 1900-1940. Un alsacien en résistance (2003), Auguste Gerhards poursuit son œuvre pour rendre hommage aux "humbles héros broyés par l'effroyable justice militaire nazie".

Le reportage réalisé par Jean



Les autres entretiens filmés de la librairie.



[Ajout du 28 avril 2007 : les Dernières Nouvelles d'Alsace du 27 avril 2007 proposait en dernière page de l'édition strasbourgeoise un entretien avec Auguste Gerhards. Il y est notamment question du destin tragique du schilickois Marcel Schweitzer.]

[Ajout du 24 novembre 2007 : Le 15 novembre 2007, l'ouvrage d'Auguste Gerhards a obtenu le prix de l'académie nationale de Metz, dans la catégorie histoire. L'auteur encouragé dans son travail de mémoire prépare un troisième ouvrage consacré aux "Français victimes du tribunal de guerre du Reich" concernant 757 cas. Source DNA.]

[Ajout du 19 juillet 2010 : nous venons d'apprendre avec beaucoup de regrets le décès d'Auguste Gerhards il y a quelques jours. Nous nous permettons ici de reprendre les informations parues sur le site internet de la Fédération Française de Handball (M. Gerhards était également responsable de formation d'arbitres) :
Les obsèques auront lieu jeudi 22 juillet à 14 h 30 à l’église catholique St Georges de Souffelweyersheim. Auguste ne souhaitait ni fleurs, ni couronnes, ni plaques, ni discours, mais des dons pour l’opération Taxi-brousse de Madagascar.]

samedi 24 février 2007

Le Livre du Thé

Le Livre du ThéKakuzô OKAKURA (Edition Philippe Picquier)

Note de l'éditeur : "Depuis un siècle, Le Livre du thé, qui offre une introduction des plus subtiles à la vie et à la pensée asiatiques, s'adresse à toutes les générations. Et ce grand classique, qui a permis naguère de jeter un pont entre l'Orient et l'Occident, n'a rien perdu de sa force et peut encore éclairer notre modernité. Le trait de génie d'OKAKURA fut de choisir le thé comme symbole de la vie et de la culture en Asie : le thé comme art de vivre, art de penser, art d'être au monde. Il nous parle d'harmonie, de respect de pureté, de sérénité.
Au fond l'idéal du thé est l'aboutissement même de cette conception zen : la grandeur réside dans les plus menus faits de la vie. Qui cherche la perfection doit découvrir dans sa propre vie le reflet de sa propre lumière intérieure. Aussi, la voie du thé est-elle bien plus qu'une cérémonie : une façon de vivre en creusant aux racines de l'être pour revenir à l'essentiel et découvrir la beauté au coeur de la vie".

Mes appréciations personnelles : ce livre vous explique tout sur l'histoire et la philosophie du thé (les écoles, la pensée Tao et zen, l'architecture de la chambre de thé, le sens de l'art, les fleurs, les maîtres de thé et leur influence dans l'architecture, les jardins, la peinture, les tissus, l'art de la laque, les usages de la société, l'arrangement des détails de la vie quotidienne, "l'esprit par lequel il convient d'approcher les fleurs", "l'amour naturel de la simplicité", "la beauté des choses humbles").
"Depuis l'instant où vous traverserez l'allée du jardin, jusqu'à l'instant de votre départ, vous tiendrez votre hôte dans la plus respectueuse estime, gardant à l'esprit qu'une telle rencontre est unique dans votre vie". "Un modèle parfait pour toutes les rencontres humaines". "Dans la voie du thé, pareille sincérité s'étend jusqu'à notre relation avec l'environnement".

On se laisse bercer par la poésie : "Le chant du chaudron est subtil, car on a pris soin d'y disposer quelques morceaux de fer, afin d'engendrer une mélodie particulière où l'on peut reconnaître les échos, assourdis par les nuages, d'une cascade, du lointaint déferlement des vagues sur les roches, d'une ondée balayant une forête de bambous, ou du soupir des pins sur quelque colline éloignée"...

Mais, au-delà, OKAKURA apporte quelques phrases marquantes, dont je vous livre... deux d'entre elles :
"L'art d'aujourd'hui est celui qui nous appartient réellement ; il est notre propre reflet... C'est à l'évidence une honte que ... nous soyons si peu attentifs à nos propres possibilités".
"Le présent est l'Infini en mouvement, la sphère légitime du Relatif. Le Relatif veut l'Ajustement ; l'Ajustement, c'est l'Art. L'Art de la vie réside précisément dans un constant réajustement au milieu".
Je m'en vais méditer tout cela sous les volutes d'une tasse de thé que je préparerai avec concentration en écoutant la simplicité et la beauté de l'instant.

Article également publié sur mon blog : http://entremotsetvous.over-blog.net

mardi 20 février 2007

La face Karchée de Sarkozy et autres albums politiques

Album 'La face karchée de Sarkozy'Philippe COHEN / Richard MALKA / RISS (Fayard, Vent d'Ouest)

Annoncée comme la "Première BD enquête", cet album a été réalisé avec humour (dans le ton) et sérieux semble-t-il dans le rassemblement des faits vécus par le candidat à l'élection présidentielle . A la fin des 142 planches, les auteurs ont listé plus de trois pages avec sources, documents et biographies utilisées pour relater en image la vie de l'homme politique le plus médiatisé du moment.
Philippe COHEN est journaliste, Richard MALKA avocat et RISS illustrateur.
A lire pour se se divertir ou pour se faire une opinion sur les auteurs... ou le candidat.

Plus généralement, le cahier "Reflets" des Dernières Nouvelles d'Alsace consacrait ce samedi 17 février 2007, une page à ce phénomène émergent de bandes dessinés d'actualité.
L'article citait, entres autres :
  • Il faut tuer José Bové (Albin Michel)
  • Ségo, François, Papa et moi (Hachette)
  • Objectif Elysée et Soigne ta gauche (Seuil, collection Politics)
  • Vive la Politique (Dargaud)
  • Tout sur Ségo et Tout sur Sarko (Soleil Productions)
auquel il convient d'ajouter :
(les liens proposés permettent de lire quelques extraits).

Un genre littéraire inédit qui s'inscrit en complément des essais, des recueils de caricatures, des pamphlets et des biographies (autorisées, officielles, dissimulées, arrangées ou objectives).
Un outil supplémentaire pour aider le lecteur à décoder les élections présidentielles.
Un souffle nouveau, en librairie, qui se substitue à la tendance "déclinologue" qui avait sévit en 2006 :
  • Le papy krach, de Bernard Spitz (Grasset)
  • Plus encore !, par François de Closets (Fayard / Plon)
  • Le malheur français, de Jacques Juillard (Flammarion)
  • Comment nous avons ruiné nos enfants, de Patrick Artus et Marie-Paule Viard (La Découverte)

dimanche 18 février 2007

Carte associée au roman Niclaus Findel

Annoncée de longue date, la carte du roman historique de Niclaus Findel, l'extraordinaire histoire de Strasbourg entre 1248 et 1349 est enfin disponible. Tous les lieux évoqués dans l'ouvrage ont été cartographiés et représentés par une image en forme de montgolfière.
La liste de noms des lieux suit la progression du roman pour faciliter la recherche et accompagner pas à pas la progression de la lecture. Pour éviter toute surcharge les lieux qui apparaissent plusieurs fois dans le roman n'ont pas été répétés sur la carte, leurs extraits non-plus.

Donc, en plus des deux cartes proposées fin décembre 2006, la troisième carte complète les deux autres pour permettre aux lecteurs du roman (et aux autres) de matérialiser géographiquement les événements historiques qui ont marqué Strasbourg. Elle affiche les pérégrinations de Niclaus, page après page, avec des extraits contextuels.

Carte du roman Niclaus Findel, l'extraordinaire histoire de Strasbourg entre 1248 et 1349

Je vous invite à "jouer" avec l'échelle pour affiner ou obtenir une vue plus générale de la carte (de Cologne à Suse en passant par Cordoue). Le passage du mode plan au mode satellite est également très intéressant pour certains monuments suffisamment important comme les cathédrales ou les châteaux . Pour le répérage des rues ou des places le mode mixte est peut également se révéler judicieux. A chacun de juger.
Il est aussi possible de déplacer la carte librement en plaçant le pointeur de la souris dans une zone neutre de l'image (le pointeur prend alors la forme d'une main, différente de celle qui signale les liens hypertextes) et en réalisant un cliquer-déplacer (déplacer en maintenant appuyé le bouton de la souris).

Enfin, votre navigateur vous informera que pour visualiser certaines images satellites dont le niveau de détail est faible, il vous faudra réduire l'échelle de la carte.
Une petite aide à la manipulation avait été réalisée fin décembre 2006.

Et comme toujours les commentaires sont disponibles pour apporter des précisions ou retifications historiques, géographiques ou autres.

jeudi 15 février 2007

Les arpenteurs du monde

Les arpenteurs du monde Daniel KEHLMANN (Actes Sud)

Suivez le parcours époustouflant de deux "savants fous" du siècle des Lumières !

D'un côté l'explorateur Alexander von Humboldt, issu de la bourgeoisie allemande, qui explore la forêt vierge, "rencontre des monstres marins et des cannibales, navigue sur l'Orénoque, goûte des poisons, compte les poux sur la tête des indigènes, rampe dans des cavités souterraines, gravit des volcans" et éprouve un dégoût tout particulier pour les femmes.
De l'autre le Prince des Mathémathiques et astronome Carl Friedrich Gauss, qui "saute de son lit de noces pour noter une formule, découvre la fameuse courbe de répartition en cloche qui porte son nom, calcule l'orbite de la planète Cérès avec une exactitude effrayante et déteste voyager".

Un récit drôle et intelligent consacré à deux génies obsédés par la mesure de toute chose, servi par le talent incontestable de Daniel Kehlmann qui ne vous laissera pas de glace !

mardi 13 février 2007

Rencontre avec l'historien Auguste Gerhards

Entre 1943 et 1945, quatorze Alsaciens et Lorrains furent guillotinés ou pendus dans la prison Roter Ochse à Halle, au nord de Leipzig. Humbles héros broyés par l'effroyable justice militaire nazie, leurs histoires sont longtemps restées dans l'oubli...

Auguste GERHARDS, historien et enseignant à Strasbourg, a réalisé un travail de recherche impressionnant sur ces résistants. La librairie Caractères vous invite à découvrir son ouvrage,

Morts pour avoir dit non (ed. Nuée Bleue)
samedi 17 février 2007 de 15 heures à 18 heures

jeudi 8 février 2007

En février, on ne s'ennuie jamais !

Voici le nouveau programme des festivités...
  • Dimanche 11 février : retrouvez votre libraire à la Fête des Cultures de 10h à 18h, salle du Cheval Blanc, avenue de Périgueux à Bischheim
    Une journée très chaleureuse en perspective, avec danses, chants, débats, et repas laotien (réservez au 03 88 81 14 08 ou 03 88 33 57 27)
  • 14 février : Saint-Valentin... N'oubliez pas que les livres ne fânent pas !
  • Durant la semaine du Nouvel An chinois (18 février), venez découvrir notre sélection de littérature asiatique pour petits et grands.
  • Samedi 17 février à 15 heures : Rencontre-dédicaces avec Auguste GERHARDS à l'occasion de la sortie de son livre Morts pour avoir dit non (Nuée Bleue)
  • Samedi 24 février à 18 heures : Lectures apéritives pour découvrir la suite de la rentrée littéraire d'hiver.
A vos tablettes !

mardi 6 février 2007

La cité des hérétiques

Federico ANDAHAZI (Edition Héloïse d'Ormesson)

La cité des hérétiques Note de l'éditrice : En 1350, dans la France médiévale, Geoffroy de Charny, chevalier corrompu, use de son intelligence maléfique pour ourdir une mystification qui lui assurera la gloire et le pouvoir. Pour ce faire, il prétend être en possession d’un saint suaire (faux, bien sûr), une relique, autour de laquelle il bâtit une église, la collégiale de Lirey, qui lui apportera la fortune.

Entre temps, sa fille, la belle Christine, vit une histoire d’amour clandestine et tourmentée avec un jeune moine. Contrecarrant les projets de son père et dénonçant la vie licencieuse des couvents, Christine initie une réforme religieuse. Les amants finissent par s’enfuir en Espagne et créent une ville aussi parfaite qu’éphémère dans laquelle la liberté, le sexe et l’amour prospèrent.


Mon appréciation personnelle : le suaire de Turin... Ceci vous dit quelque chose ? C'est de son histoire que l'auteur s'inspire, dressant des parallèles audacieux avec la bible, décrivant des scènes lubriques et voluptueuses (attention certains esprits sensibles pourront être choqués) dans l'ombre des cellules des abbayes, développant un scénario souvent exagéré mais qui reste toutefois crédible, une pensée fantaisiste parfois idéaliste et une histoire sans ménagement aucun pour ses personnages.

Côté style, on appréciera l'écriture un peu excentrique de cet auteur, psychanalyste de métier, ayant déjà signé plusieurs romans tels que l'Anatomiste (Robert Laffont, 1998), La Villa des mystères (Métailié, 2000), Le secret des Flamands (Nil, 2005).

Article également publié sur mon blog : http://entremotsetvous.over-blog.net

Lectures apéritives en images

C'était le 27 janvier 2007.

Plus de photos dans la galerie de la librairie.
Prochaine édition le 24 février 2007...

jeudi 1 février 2007

Le prix unique du livre a 25 ans !

Eh oui, déjà... Promulguée le 10 août 1981, la loi sur le prix unique du livre (dite loi "Lang") est entrée en vigueur le 1er janvier 1982 en instaurant le système du prix unique du livre en France : toute personne qui publie ou importe un livre est tenue de fixer pour ce livre un prix de vente au public.

Quelle que soit la période de l'année, ce prix doit être respecté par tous les détaillants (grande surface spécialisée, hypermarché, maison de la presse, grossiste, librairie traditionnelle ou en ligne), qui n'ont la faculté d'accorder des rabais que s'ils sont limités à 5% du prix déterminé par l'éditeur.

Ce régime dérogatoire au principe de libre fixation des prix est fondé sur le refus de considérer le livre comme un produit marchand banalisé, ne répondant qu'aux seules exigences de rentabilité immédiate. En effet la pratique de bradage (discount) entraîne, à long terme, une raréfaction du nombre de titres disponibles, au profit des ouvrages à "rotation rapide", touchant un vaste public (best-sellers, guides...), au détriment des œuvres de création originale.

La loi sur le prix unique du livre poursuit ainsi un triple objectif, et doit permettre :
  • l'égalité des citoyens devant le livre, qui sera vendu au même prix sur tout le territoire national, y compris sur l'internet,
  • le maintien d'un réseau décentralisé très dense de distribution,
  • le soutien au pluralisme dans la création et l'édition en particulier pour les ouvrages difficiles.
Source : Le Syndicat National de l'Edition

Pour en savoir plus je vous recommande l'excellente page du Ministère de la Culture sur le prix du livre (avec un rappel historique, les conséquences de l'abandon du prix unique, les pratiques chez nos voisins européens...).

Grace à cette loi, le réseau des librairies indépendantes ne s'est pas délité comme cela pu être le cas avec les disquaires, il s'est effrité moins rapidement. Parfois, il a même pu se maintenir ou se renforcer par endroit.
Ce rappel sur le prix unique du livre me parait d'autant plus important qu'à partir d'aujourd'hui une grande enseigne nationale de "produits" culturels abandonne la remise systématique de 5% en magasin.

La librairie Caractères maintient les 5% de remise en magasin avec son système de fidélité informatisé (sans carte de membre).

[Ajout du 10 février 2007 : les Dernières Nouvelles d'Alsace consacre ce jour une brève au prix du livre (en page 2 du cahier régional) en rappelant, je cite :
Désormais, plus aucune chaîne de magasins culturels ne concède automatiquement ce rabais de 5% [...]

La librairie a fermé en février 2008.

Son blog n'est plus actif. Nous contacter.

 

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